Released: April 20, 2011

Songwriter: Freeze Corleone

[Paroles de "Samedi 19"]

[Intro]
Han, yeah
Babe, ouais, situation, motherfucker

[Couplet unique]
Bon, voilà c'qui m'est arrivé ce samedi
On devait aller dans un frais bar, à c'que Mam' disait
Donc dès l'réveil, dans ma tête en soirée, ça s’annonçait cool
On devait s'fonce-dé, moi et quelques enfoirés
Je me lève, j'allume un pét', je joue à FIFA
Je check Face de Livre, j'vois Rifa qui m'dit : "Issa
Qu'est c'tu fous soir-ce ?", j'lui dis : "Rien, mec
Viens, on va boire, je crois que Sodam et Mam's
Ont dégoté un coin cool", il m'dit : "Ok, nice
Donc viens t'foutre ça à la maison avant qu'on y aille"
J'lui dis : "Aight", quelques déculottés sur le Live plus tard
J'suis faya, j'me dis : "gro-Né, il est temps qu'tu t'laves
Qu'tu taffes et qu'tu partes", j'avais déjà prévu comment
J'me sapperais, petit polo Levi's, Vans noires, snapback Jets
Dans un sachet, un peu d'aloe vera je place
Je prends mon Mac, mes clés, ma veste et je trace
Je me tape une p'tite clope et dans le bus je monte
J'arrive au métro, j'attends 6-10-puissance-2 secondes
Direction Berri-UQAM, j'suis calme
Écouteurs dans les oreilles, j'écoute Chip Tha Ripper
10 heures, j'arrive chez le négro
On s'fout ça, Sodam et Mam's arrivent du métro
Quelques minutes plus tard, ils rappliquent, on s'fout ça
J'en roule un pour plus tard, je m'applique
J'le fous dans mon paquet, Rifa n'est pas prêt, comme d'hab'
Donc dix minutes après, on décolle, gars
Nous voilà devant l'bar, aussitôt qu'il nous voit
Le videur nous dit : "Ce n'sera pas possible", oh !
Pour vous trois, désignant Sodam, Rif' et moi-même
Pourquoi ? Ce bâtard m'dit : "À cause des casquettes"
Osti d'fagget, gros fils de pute
Si j'avais un Glock, là, c'est sûr que j'te tire dessus
Mais c'est la réalité, en l’occurrence plutôt dure
J'comprends pas, d'habitude, on cale à cause des chaussures
On s'écarte un peu, histoire de réfléchir
Et là, Mam's nous dit qu'il a un plan qui déchire
On fait l'tour, on rentre deux par deux par derrière
Tout l'monde est d'accord, de toute manière, y a qu'ça à faire
Yeah, on y va, Rifa et Sodam rentrent, une clope
Deux-trois minutes, on attend, un SMS nous confirme que la voie est libre
On y va, on rentre, je me dis : "prenez-vous c'doigt", j'les nique
Quand on est dedans, j'remets ma snapback
Les gars me regardent tête nue et pensent : "Sale bâtard"
On s'balade un peu, on regarde c'qui s'passe
Après dix minutes, ça commence à tise
La soirée s'annonce bien, elle promet de la bonne musique
Et des biatchs avec des grosses fesses, une petite vingtaine
De minutes au bar, de verre, j'en suis au troisième
Ce soir, gros, j'pars loin, tout à coup, je revois
Le fils de pute, là, c'est lui avec ses yeux qui m'tirent dessus
Il s'ramène et il m'dit : "J't'avais prévenu, maintenant, tu m'suis"
Putain, si j'avais un Uzi, négro, tu serais dans la merde
Mais là je traverse la boîte, escorté par ce grand dadet
Il m'dit : "Ouais, ici on veut pas de ton style de gangster"
Mec je baise ta mère, ta sœur et ta belle-sœur
Putain, toutes les insultes que j'avais dans la tête
Au moment où il m'a dit : "Négro, vas-y, prends ta veste"
Et voilà j'me retrouve dehors, tout seul
Dans l'froid, verre à la main, fout l'seum
Ce genre de zéro, mais j'y pense, j'ai toujours le bédo
J'arriverais à coup sûr à faire sortir les négros
Je m'en vais au pouchtar, histoire de faire de la monnaie
Pour la cabine, je n'ai pas de téléphone cellulaire
Je sors, je compose et j'appelle, Birdman décroche
J'lui dis : "Ouais, les mecs, c'est la merde
Sortez", il m'dit : "Ok, viens devant"
Devant j'attends 15 minutes, ressemblant à 2 anges
J'vois deux-trois petits blancs rentrer avec des casquettes
À c'mec, j'avais envie d'éclater la pastèque
Bon, les gars sortent, le groupe amputé d'Mamad'
Le gars drague avec intention de mettre ça mal
Mais bon, franchement, le gangster, je comprends
On s'tape le pét' et on s'dit : "bon les mecs, on rentre"
Et nous voici de retour chez Rifa
Dégoûtés par toute cette vieille histoire
On s'est éclatés la gueule jusqu'à s'endormir
Tu crois qu'c'est fini mais attends, y a encore pire
Donc le lendemain, j'me réveille, j'me fous ça avec les négros
Je prends mes affaires et puis je prends le métro
J'avais envie d'chier donc j'suis vite rentré chez moi
Déjà dans l'couloir, devant ma porte, par terre, j'vois des bois
J'me dis : "Shit", mes soupçons se confirment quand j'arrive
Porte fracturée, j'me dis : "Pourquoi tout ça m'arrive ?"
Ecran, XBox, Beats et clavier partis
Cette merde s'est passée pendant ma mésaventure tardive
Pourquoi j'suis sorti ce putain d'samedi 19 ?
J'me demanderai toujours pourquoi j'suis sorti
Pourquoi j'suis sorti ce putain d'samedi 19 ?

Freeze Corleone

Freeze Corleone, de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, est un rappeur et producteur, fondateur de la Ligue des Ombres (a.k.a 667) et du CFR. Né le 6 juin 1992 aux Lilas d'une mère italienne et d'un père sénégalais, il a vécu une partie de sa vie à Pantin (93), Dakar et Montréal.

Après avoir commencé le rap en 2004, il crée au début des années 2010 le collectif 667, avec Jorrdee. Freeze collabore régulièrement avec les différents membres, parmi lesquels Norsacce, Zuukou Mayzie, Osirus Jack ou encore Slim C.

Freeze Corleone est connu pour ses couplets tranchants, abordant régulièrement les théories du complot, mais aussi pour ses nombreux surnoms (Chen Zen, Tom Elvis, Professeur Agrégé, …) et ses gimmicks dont le fameux “ekip” repris par son public. Le rappeur semble développer sa carrière en étant influencé par des artistes provenant d'outre-Atlantique comme Fredo Santana ou Roi Heenok, parfois mentionnés dans ses titres, mais aussi en suivant le rayonnement du rap US des scènes d'Atlanta et de Chicago. Il propulse en France, avec d'autres rappeurs, comme Ashe 22, le genre musical de la UK drill, dont il est l'un des principaux ambassadeurs dans l'hexagone.